09 rue Walton Court, Red et Caroline.

Ce fut une première pour Red cette nuit. Celle-ci ne trouvait pas le sommeil, un début de nuit agitée, son esprit était ailleurs. Ses pensées étaient remplies de questions. Elle se sentait perdue, et seule. Malgré la présence de Caroline à ses côtés, celle-ci prenait du recul vis-à-vis de Red. Un comportement qu'elle ne pouvait pas expliquer. En milieu de sa nuit, elle venait à quitter son lit pour rejoindre celui de Caro. La jeune femme y dormait sans émettre aucun bruit. Red la contempla pendant quelques secondes, hésitant le geste qu'elle allait effectuer. Se faufilant doucement dans le lit de sa meilleure amie, dans l'espoir de ne pas la réveiller, chose réussite. Elle l'aimait, elle était folle d'elle. Pourtant, aucune d'entre elles n'osaient franchir le pas. Red se voyait en déprime sur sa dernière séparation, dont Caroline était plus ou moins la cause. En effet, c'est celle-ci qui lui a balancé sans scrupule l'infidélité de son petit-ami. Caressant doucement le visage de sa meilleure amie, elle regrettait quelque peu son comportement ces derniers temps. Red n'était pas douce avec Caroline, elle l'a rejeté, et avait stoppé leur relation plus ou moins ambigüe, ne disant être que sa meilleure amie. Pourtant, il y a quelques années, c'est Red qui avait franchi le pas pour leur premier baisé, elle était la première à lui avoir avoué ses sentiments. Le retour de Caroline venait aujourd'hui, par ses baisers, ses caresses, ses paroles. Cela était peut-être trop tard pour la jeune femme. Le reste de la nuit se passait calmement, la présence de Caroline à ses côtés l'apaisait.
Lorsque ses yeux venaient à s'ouvrir dû à la lumière du jour, elle était seule. Caroline avait déjà quitté sa chambre, ce qui venait à surprendre Red. Celle-ci ne tardait pas à se lever, pour trouver Caroline installait dans la cuisine tout en prenant son petit-déjeuner. Celle-ci n'apportait aucun regard sur Red lors de son entrée. Un comportement qui ne ressemblait à celui de son amie. Alors qu'elle affichait une mine radieuse, elle décidait de lancer la conversation. « Qu'est-ce que l'on dort bien dans ton lit.. Je devrais te rejoindre plus souvent je crois. » Disait-elle tout en s'étirant. Attrapant un bol où elle y versait sa dose de café habituelle. Red se joignait en face de Caroline, dont celle-ci n'avait donné aucune réaction suite à ses paroles. « Caro ?! Qu'est-ce que tu as ? J'ai fait quelque chose de mal ? Caro.. » Laissant son souffle s'entendre, elle venait à penser que sa venue auprès d'elle cette nuit ne la réjouissait pas. Red ne voyait pas la grandeur de ses actes. Un jour, elle annonçait à Caroline qu'elle préférait stopper tout. Un autre, elle venait se glisser dans ses bras en plein milieu de la nuit. De quoi semer le trouble dans les sentiments de la jeune femme. Avalant une gorgée de son café, Red déposait son regard sur Caroline, dont celle-ci n'affichait aucune expression sur son visage, qui aurait pu aider Red à savoir ce qu'elle ressentait. L'une comme l'autre se connaissait par coeur. Elles étaient proches depuis l'arrivée de Caroline à l'orphelinat, et pourtant de simples broutilles pouvaient les séparer à jamais. Cela avait failli se produire une première fois, lorsque Red avait avoué ses sentiments amoureux à Caroline, à cette époque elle aurait tout fait pour vivre autre chose qu'une amitié avec celle-ci. Pourtant, elle l'avait rejeté. Aujourd'hui, c'est le contraire qui se venait à se produire..

Caroline n'était pas au meilleur de sa forme ces derniers temps. Ses boulots ne l'épuisaient pas plus que ça, mais ce qu'elle vivait n'était pas facile. Elle était amoureuse et rejetée. Oui, elle était amoureuse, folle amoureuse de ce petit bout de femme. Et dieu sait que l'amour n'est jamais facile, alors imaginez quand la personne dont vous êtes éperdument amoureuse vit avec vous, joue avec vos sentiments comme un pantin, tout est encore plus accentué. Enfin, désormais, c'était clair, Red ne voulait pas d'une relation avec elle. Elle l'avait compris mais ne se faisait pas à cette idée. Elle ne pouvait pas se faire à cette stupide idée sachant que Caroline n'était pas indifférente à son égard. Caroline envisageait même de couper définitivement les ponts. Elle voulait déménager et réfléchissait à la question chaque soir avec de fermer difficilement ses beaux yeux.
Au milieu de la nuit, Red s'était immiscée sous ses draps. Cette situation était d'autant plus étrange puisque quelques jours auparavant, cette dernière l'avait ordonner de ne plus recommencer ce même geste. Et voilà, que c'est elle qui s'y mettait. Par chance, elle n'avait pas réveillé Caroline qui dormait à points fermés. C'est seulement au réveil qu'elle remarqua sa présence. Son bras avait atterri sur son ventre et leurs jambes étaient entrelacées. Drôle de réveil. Elle ne s'attendait pas à ça du tout. Elle resta bouche bée un instant avant de se lever doucement. Elle n'était ni en colère, ni même surprise. C'était son truc à Red de changer d'avis sans arrêt. Un coup oui, un coup non, un coup je-ne-sais-pas. La jeune femme prit son bol où elle y fit couler son lait et son chocolat. Elle mit des tartines de pain à griller bien qu'elle n'avait pas faim. Ce qu'elle voulait là, c'était que sa colocataire se réveille et qu'elles discutent un moment avec qu'elles aillent toutes les deux rejoindre leurs boulots respectifs. Assise sur le tabouret, elle calla ses coudes sur le petit comptoir de la cuisine ouverte. Caroline laissa les toasts tartinés à Red. Elle garnit son assiette d'autres trucs qu'elle prépara pour s'occuper puis elle se réinstalla pour siroter son chocolat chaud. Red débarqua à l'instant même où elle submergeait les pensées de Caroline. Elle était décontractée, comme si tout était naturel. Caroline resta penchée à son chocolat chaud qu'elle contempla histoire de ne pas croiser son regard. Red s'installa quand Caroline se leva pour laver son bol. Cette dernière se réjouit d'avoir dormi dans son lit en balançant les mérites de son matelas mais Caroline n'en dit rien pendant un moment. Elle termina sa vaisselle dans le calme avant de regarder le comptoir. Elle déposa ses mains à plat dessus et se mit face à elle. « Vraiment ?! Bah tu sais quoi ? Je te le laisse Red, tu pourras dormir toutes les nuits dedans et seule. » Caroline débuta sa phrase calmement et à sa fin, on pouvait ressentir un peu d'agacement dans sa voix. Précipitamment, elle quitta la cuisine pour sa chambre. Elle sortit de son dessous de lit, une énorme valise qu'elle traîna jusque dans le séjour. Elle l'ouvrit et déposa en son intérieur tout ce qu'il lui appartenait de la table basse. « Je vais déménager chez un ami, c'est mieux pour nous non ? Tu ne crois pas toi ?! Parce que sincèrement, je ne te comprends plus. Tu n'as plus le droit de jouer avec moi Red, je suis pas la poupée que tu n'as jamais eu... » affirma la jeune femme en continuant ce qu'elle venait de débuter. Là, elle était en colère.

09 rue Walton Court, Red et Caroline.

Caroline paraissait froide aux yeux de Red. Un comportement qu'elle n'a jamais eu l'occasion de faire face. Un comportement que Red n'expliquait pas. La jeune femme avait cru que faire une remarque sur cette nuit, aurait laissé apparaître un sourire sur le doux visage de sa meilleure amie, mais bien au contraire. Elle restait neutre. Depuis son entrée dans la cuisine, un silence régnait que Red avait coupé. Ainsi, des tensions prenaient places. Celle-ci grignotait des tartines qui avaient soigneusement préparé par Caroline. Une passion pour cuisine, dont Red n'échappait pas. A chaque nouvelle expérience de la part de jolie brune, la jeune femme était son cobaye. Il est clair qu'elle n'y échappe jamais. « Vraiment ?! Bah tu sais quoi ? Je te le laisse Red, tu pourras dormir toutes les nuits dedans et seule. » Avalant de travers son café, elle ne s'attendait pas à une telle réaction de la part de Caroline. Bon sang, qu'est-ce qui clochait chez elle. Lorsque Red venait à se rapprocher d'elle, elle fuyait. Certes, Red ne savait pas vraiment ce qu'elle voulait. En réalité si, sa meilleure amie. Seulement, elle doutait sur les sentiments qu'elle préférait ressentir vis-à-vis de celle-ci. Laisser cette amitié à de l'amour, cela semblait totalement dingue. D'une part, elle avait peur de perdre cette complicité en formant un soit disant "couple", d'une autre part, cette amitié comptait plus que tout pour Red, mais l'amour qu'elle lui porte se voit être des jours beaucoup plus forts que celle-ci. « Non mais Caro, attends.. » Précipitamment, celle-ci quittait la cuisine sans laisser Red s'expliquer. Des bruits se faisaient entendre au fond de l'appartement, où les chambres des deux jeunes femmes se trouvaient. Les bruits se rapprochaient dans le couloir, puis venaient se terminer au séjour. Red rejoignit celui-ci, la surprise fut de taille. « Je vais déménager chez un ami, c'est mieux pour nous non ? Tu ne crois pas toi ?! Parce que sincèrement, je ne te comprends plus. Tu n'as plus le droit de jouer avec moi Red, je suis pas la poupée que tu n'as jamais eu... » La journée commençait bien, Red se disait qu'elle aurait mieux fait de rester coucher ce matin. Voyant Caroline prendre les objets lui appartenant sur la table basse, celle-ci n'était pas du même avis. Malgré le fait qu'elle soit énervée, Red ne se gênait pas pour reprendre les objets de la valise de son amie pour les reposer, tout en haussant le ton. « Chez un ami ?! Tu n'es pas sérieuse là. Depuis quand je joue avec toi Caroline ? C'est toi qui n'a pas voulu de moi la première, et je n'ai pas eu un tel comportement. » L'objet qu'elle tenait dans sa main venait à valser contre le canapé du séjour. C'est à son tour que Red s'énervait. Caroline n'irait pas chez un ami, un homme. Un homme que Red devait sans doute connaître. Des hommes, elle avait vu passer ici, pas des tas certes, mais assez au goût de la jeune femme. Caroline aimait les hommes, et celle-ci en jouait, arrivant à faire sortir Red de ses gonds. Déposant sa tête entre ses mains, les larmes ne tardaient pas à monter. Mais, Red en décidait autrement, elle ne les laisserait pas couler sur son visage face à Caroline. Elle ne voulait pas lui laisser le plaisir de voir que cette situation la touchait. Relevant le regard vers Caroline, les mains sur ses hanches. « Tu sais quoi, vas-y. Fais la cette valise, fais la ! Tu as raison ça sera beaucoup mieux pour nous. » Le ton sur lequel elle avait abordé ses paroles, était froid, plutôt glacial. Elle n'avait pas laissé le temps à Caroline de répondre, qu'elle avait quitté le séjour, pour se rendre dans la salle de bain. Faisant couler l'eau, elle devait se remettre les idées en place, une douche froide était la solution. C'est sous celle-ci qu'elle y versait des larmes. Elle regrettait ses paroles, et si Caroline avait foutu le camp, elle ne lui pardonnerait pas et ne reviendrait pas. Red la connaissait. Une demi-heure après, elle sortait de la douche, s'en roulant dans une serviette chaude, ses cheveux blonds et mouillés tombaient le long de son dos. L'appartement ne dégageait pas un bruit, pas un son, laissant à penser que Caroline l'avait quitté. Red rejoignait sa chambre, pour s'y habiller d'une légère robe, avant de s'allonger le long de son lit.

Caroline était froide face à son interlocutrice. Et cette fois-ci, il y avait une raison valable de ce comportement. Red jouait avec ces sentiments. Elle ne savait pas ce qu'elle voulait et Caroline aussi finalement. Pourtant, elles s'aimaient. Ca se voyait. Elles étaient tellement complice depuis qu'elles partageaient ce petit appartement. Elles s'apparentaient à un vrai petit couple. Mais quelque chose bloquait. L'une comme l'autre était trop idiote pour franchir le pas. Et pourtant, elles savaient que ça changerait tout à leur relation, qui aujourd'hui, était au plus mal. Elles n'avaient qu'à s'échanger trois simples mots et tout rentrerait dans l'ordre. Enfin, Caroline termina son bol de chocolat, lava sa tasse après avoir concocter malgré sa mauvaise humeur, un délice de petit-déjeuner pour Red. Bien qu'en ce moment, elles n'étaient d'accord sur rien, elle adorait lui préparer de quoi se nourrir correctement à chacun des repas de la journée. Parfois, elle lui faisait même un pique-nique pour le repas du midi quand cette dernière n'avait pas le temps de rentrer entre sa pause. En fin de compte, elle appréciait lui faire plaisir par la nourriture entre autres. Après avoir donné sa réplique en expliquant qu'elle pourrait désormais dormir dans son lit toute les nuits si elle le désirait, elle parcourut en vitesse éclair sa petite chambre pour en sortir une énorme valise. La plus grande. Celle qui l'avait fait sortir de l'orphelinat. Elle commença à empaqueter les bricoles qui lui appartenait de la table basse. Il s'agissait uniquement de magazines. Son oreille était tendue et elle put entendre Red lui dire d'attendre. La jeune femme marmonna dans sa barbe : « Ouais c'est ça, je vais attendre quoi ?! Que tu me dises que tu m'aimes ?! ». Sa voix avait été tellement douce qu'elle était persuadée qu'elle n'avait rien entendu. Elle continua énergiquement à jeter tout ce qui lui passait sous la main ne manquant pas de créer une cacophonie dans tout l'appartement. « Chez un ami ?! Tu n'es pas sérieuse là. Depuis quand je joue avec toi Caroline ? C'est toi qui n'a pas voulu de moi la première, et je n'ai pas eu un tel comportement. » Un instant, elle arrêta se vacarme. Révoltée, elle continua en soufflant régulièrement. Elle ne voulait rien casser ce matin. Elle s'arrêta de nouveau et tourna des talons pour se retrouver face à son visage. « Oh oui un ami, plutôt mignon d'ailleurs. Un homme, un mâle, de la vraie chaire fraîche. Je sens que je vais en passer des nuits formidables moi... Et je suis même sûre qu'il saura trouver comment me faire t'oublier, si tu vois ce que je veux dire. » Pour dire vrai, Caro prenait un malin plaisir à parler de la sorte. Par évidence, elle ne pensait pas une seconde de ce qu'elle disait. Elle agissait sur le compte de la colère. « Arrête Red, je t'en prie, arrête. Je n'en peux plus... L'autre fois... Tu ne te souviens pas peut-être ?! Moi je m'en souviens, et parfaitement. Tu m'as repoussé comme tu sais très bien le faire, et là... ?! Tu fais exactement tout ce que tu m'as interdis de faire. T'adore ça hein ?! Avoue que tu adores me mettre dans de telles situations... Ca t'amuse ?! Dis-moi si ça t'amuse parce qu'à moi... » Elle stoppa d'un coup et baissa la tête. Les larmes montaient et envahirent promptement ses joues. Elle s'essuya afin de ne pas montrer sa faiblesse à Red. Elle détestait ça : pleurer devant les autres et en particulier devant Red. Elle n'eut pas le temps d'en rajouter une couche que Red rétorqua. « Tu sais quoi, vas-y. Fais la cette valise, fais la ! Tu as raison ça sera beaucoup mieux pour nous. » Et celle-ci s'en alla à la salle de bain. A son départ, Caroline s'effondra au sol. Elle se lâcha complètement et ses larmes ne s'arrêtaient plus. Cette discussion l'avait réellement touché parce que Red était tout bêtement la personne à qui elle tenait le plus. Elle l'avait épaulé dès son arrivée à l'orphelinat et depuis, elles ne s'étaient presque plus quittées. Lorsque Caroline entendit la porte de la salle de bain s'ouvrir et se fermer puis celle de sa chambre en faire de même, elle décida de se reprendre. Elle sécha ses larmes à l'aide de sa paume de main. Ensuite, elle marcha avec lenteur jusque la chambre de Red. Elle l'entrouvrit tout d'abord puis entra. Son regard innocent devait faire comprendre à Red qu'elle s'en voulait terriblement. « Je ne compte pas partir... Je veux juste qu'on mets tout au clair, parce-que je n'en peux plus... Je t'aime tellement Red. Tellement... Et quand tu fais ça, quand tu joues avec mes sentiments, j'ai juste envie de tout arrêter, de partir loin... loin de tout mais surtout loin de toi... »

09 rue Walton Court, Red et Caroline.

Caroline prenait un malin plaisir à rendre jalouse Red. En évoquant le fait qu'elle allait chez un ami, qui avait tout pour plaire et qu'en plus de ça, elle allait passer de jolies nuits à ses côtés.. cela en était trop pour la jeune femme. Cette situation ne l'enchantait guère, mais si elle désirait jouer à ça, elle jouerait de même. Elle affichait un regard assez surpris, aux paroles de son amie. Avoir un plaisir à jouer avec elle ? Aucunement, d'ailleurs, elle ne jouait pas avec elle. Commençant à faire les cent pas, elle balançait à Caroline qu'elle pouvait partir, et qu'elle avait raison, son départ ne pourrait que leur faire du bien. Elle s'était par la suite réfugiée dans sa chambre, elle était mal. Des disputes avec Caroline, elle en a eu, mais une d'une aussi grande importance, jamais. Ce n'était pas son but de jouer avec celle-ci, d'ailleurs elle n'avait rien fait de mal. Elle avait seulement partagé le lit de Caroline dans l'espoir de trouver le sommeil. Red n'avait pas le comportement de Caroline de ses derniers jours qui étaient de l'embrasser, lui donner de l'affection comme un couple le ferait, non elle avait seulement dormi avec elle. Red pouvait sentir la présence de Caroline dans la pièce. Lorsqu'elle venait à s'adresser à la jeune femme, celle-ci se relevait, en s'asseyant sur son lit. « Je ne compte pas partir... Je veux juste qu'on mette tout au clair, parce-que je n'en peux plus... Je t'aime tellement Red. Tellement... Et quand tu fais ça, quand tu joues avec mes sentiments, j'ai juste envie de tout arrêter, de partir loin... loin de tout mais surtout loin de toi... » Elle était gênée, elle ne reportait pas la faute de cette situation sur Caroline, bien au contraire. Toutes les deux avaient une part de responsabilité de cette crise. Haussant les épaules, pour Red tout était clair chez elle. Elle aimait Caroline, certes, rien ne changera, mais elle ne souhaitait pas s'engager. « Cette nuit, je t'ai simplement rejoint dans ton lit. J'ai juste dormi avec toi pour trouver le sommeil. Je ne t'ai pas embrassé, touché, comme toi tu le faisais.. Cette situation ne m'amuse pas, mais ton comportement n'est pas celui que j'ai connu. Je t'aime aussi Caro, mais nous sommes des meilleures amies, nous devons être juste des meilleures amies.. Je ne suis pas faite pour être en couple.. plutôt je ne souhaite plus l'être. » Ces dernières paroles évoquaient sa dernière relation, dont une part Caroline avait mis fin en avouant l'infidélité de son petit-ami à celle-ci. Un choc, pendant un temps, elle doutait si Caroline lui avait dit la vérité ou bien si elle souhaitait simplement avoir Red pour être toute seule. La jeune femme ne l'avait jamais supporté, elle avait bien fait comprendre à ce jeune homme que Red ne lui appartiendrait pas. Oui, elle avait douté sur la franchise de son amie, chose qu'elle regretta quand une mise au point se fit avec son petit-ami, il lui était bien infidèle. « Peut-être que tu devrais partir.. qu'on devrait s'éloigner pendant quelques temps. » Elle était sincère, prendre du recul ne pourrait qu'être bon. Elles pourraient par la suite voir qu'est-ce que cette distante a provoqué. Un manque, ou de l'indifférence. N'osant pas affronter le regard de Caroline, Red baissait le regard sur ses mains qui tripotaient le voile de sa robe. Caroline allait prendre la parole, quand elle fut d'avance coupée par Red. « Surtout, ne penses pas que c'est ce que je veux, ou que je souhaite te faire du mal. C'est loin d'être mon but, seulement j'ai besoin de temps, mais ne doute pas sur ma sincérité Caro, je tiens à toi. Je tiens à toi plus que tu ne le penses. » Caroline était une personne à qui Red apportait une grande importance. Elle était sa meilleure amie, mais bien plus. Lorsque Caroline arrivait à l'orphelinat, Red avait tout de suite accordé de l'importance à celle-ci. De vrais soeurs, des meilleures amies qui pourtant venaient à se déchirer à cause de l'amour. Qui connaissait mieux Red que Caroline ? Personne, et de même pour la jeune femme. Elles se complétaient, elles étaient faîtes pour être ensemble. Pourtant, lorsque l'une souhaitait être avec l'autre, celle-ci n'était plus du même avis. Il faut aussi dire que Red n'a toujours pas oublié sa dernière relation, cet homme dont elle était tombée follement amoureuse malgré les critiques sur celui-ci de la part de Caroline. Il était parfait, attentionné, amoureux, mais infidèle. Aujourd'hui encore elle donnerait tout pour être avec lui, mais savoir qu'il a pu en toucher une autre alors qu'il était en couple, la blesse.. plutôt la dégoûte profondément. Si elle tient le coup, c'est uniquement grâce à Caroline, jour et nuit, elle était là, à la tenir dans ses bras, où Red était dans état lamentable.

Aux yeux de Red, ce n'était apparemment pas grand chose. Elle avait dormit près d'elle tous le restant de la nuit. Pour Caroline, c'était tout autre chose. Elle le prenait mal parce que même si elles n'avaient fait que dormir dans ce maudit lit, elle ne pouvait pas admettre le fait qu'elle se joigne à elle comme bon lui chante. La raison était simple : Caroline était vraiment amoureuse de Red, elle pouvait être tentée à tout moment de la câliner, lui faire des bisous, entrelacées ses jambes aux siennes, la serrer dans ses bras. Voilà tout, il s'agissait de tentations aux quelles elle n'arrivait plus à se battre. Elle n'avait plus cette force. Caroline ne pouvait plus résister. Elle était amoureuse et c'était l'unique raison qui la faisait tenir sur ses deux jambes. A ce jour, elle vivait pour Red, elle dormait pour Red, elle se réveillait pour Red, elle se dépêchait de rentrer les soirs pour Red, elle cuisinait pour Red et Red ne quittait plus son esprit. Pour l'instant, c'était ainsi. Après, si Red allait mettre les choses à plat, elle tenterait de l'oublier, pour de bon. Après tout, si Red ne voulait pas d'elle, elle ne pouvait pas lui forcer la main ou attendre indéfiniment une réponse, positive ou négative.

Après s'être effondrée au sol et avoir donné de son temps à pleurer, elle se releva tout en séchant ses larmes. Elle rejoignit sa meilleure amie qui se trouvait allongée sur le lit défait de sa chambre. Elle hésita un moment puis avoua qu'elle ne comptait pas vraiment partir. La jeune femme avait crié de colère sans penser un seul des mots qu'elle prononça. Caroline écouta à son tours ce que sa colocataire avait sur le coeur. Sa tête se baissa alors instinctivement. Elle avait juste envie de craquer, encore, de pleurer, encore, de tout balancer par la fenêtre, encore. Doucement, elle approchait le lit pour s'installer non loin d'elle. Quelques dizaines de centimètres les séparées. « Mais tu ne sais pas ce que ça me fait à moi ! TU NE SAIS PAS RED ! Quand je t'ai vu ce matin près de moi... J'avais envie de me jeter sur toi. J'avais envie de te réveiller pour t'embrasser, j'avais envie... de tellement de chose. » parvient-elle à dire entre deux souffles. Caroline se souvint alors de la fois où elle lui avait avoué l'infidélité de son petit ami imparfait. Elle avait été cash ce soir-là mais l'avait uniquement pour elle, encore une fois. Ce n'était pas dans le but de l'avoir rien qu'à elle, Caroline savait qu'elle n'avait pas l'exclusivité sur sa meilleure amie mais c'était pour son bien. De plus, n'étant pas une fille qui préfère tourner le couteau dans la plaie et faire durer le suspense, elle a préféré dévoiler le tout directement. Après la discussion laissée en plan le temps que Caroline se remémore cette histoire, elle soupira une dizaine de fois. Ca lui permettait simplement de ne pas craquer une seconde fois. « C'est clair au moins. C'est à cause de l'autre... ?! Je sais même pas pourquoi je te pose cette question alors que j'en connais la réponse... » Caroline tourna la tête à sa droite, face à la fenêtre. Ainsi, elle réfléchissait sans ne rien dire. Tout était confus mais elle l'aimait tellement. Ce qu'elle venait de lui demander : de partir, était au delà de ses forces. A l'instant même, elle manquait presque de s'écrouler à terre. Brusquement, elle se leva et se posta face à son "amie". « C'est ça ?! Tu veux que je m'en aille ? Alors je partirai. Maintenant, sache juste que tu ne me reverras plus mettre un seul pied ici si je quitte l'appartement tout à l'heure. C'est ça que tu veux... ?! » Elles étaient différentes, ce n'était pas nouveau, mais dans un sens, elles se ressemblaient tellement. Pas cette-fois-ci mais plus généralement. Du côté de la jeune femme, son éventuel départ ne serait ni bénéfique pour Red, ni pour Caroline et encore moins pour leur amitié ou du moins, ce qu'il en restait. Caroline fit alors abstraction de ce qu'elle avoua sur le fait. Elle était bien trop occupée pour entendre quoi que ce soit. Actionnant ses jambes et un quart de tours plus tard, elle trouva proche de la porte de la chambre. « Je... Je vais terminer ma valise. » Sa voix était monotone, avide de tout. Elle correspondait à l'expression de son visage. Caroline quitta la chambre.

09 rue Walton Court, Red et Caroline.

Ca arrive.