Sujet: CHAMBRE 18. - Il y a ces ombres derrière nous. Jeu 19 Aoû - 6:31
Tonight I'm staring at the moonlight. Tonight I'm wondering how this could've felt so right. And I could say it was a good time, but I can hardly say a thing. He's got you right where he wants you, right where he wants you.
La nuit était une odyssée, c’était quelque chose qui était certain d’arriver. Et pourtant, Bill avait toujours peur de ne pas pouvoir la contempler. Dormir était devenu une idée abstraite aussi, un truc qui se faisait rarement. Les paupières gonflées, les cernes d’un violet presque noir, on lui avait souvent fait la remarque, ces derniers temps qu’il devrait dormir un peu plus. Oui mais voilà, Bill n’avait jamais eu le sommeil bien lourd et savoir que l’objet de ses tourments se trouvait à un étage au dessus et qu’il ne l’avait pas vu de la journée, cela lui retirait tout envie de plonger dans les bras de morphée. A travers la fenêtre dont il n’avait pas fermé les volets, il voyait se refléter la lune, elle passait à travers et plongeait la pièce dans une atmosphère proche des films de Hitchcock qu’il se regardait quand il était plus jeune dans son studio miteux. Pendant trois secondes il ferma ses yeux en se disant que quand il les rouvrirait, le matin serait là avec son lot de beauté, sa rosée et sa fraîcheur. 1. 2. 3. Eh ben non. Pas cette fois ci. Il soupira et changea une énième fois de position en se mettant sur le côté, fixant le mur comme si celui-ci l’avait agressé personnellement. Les bras croisés comme toujours, il bailla sans grande conviction. Soshana n’avait pas fait une seule apparition aujourd’hui, il avait attendu dans la cuisine, sur le muret, près du lac, et avait même demandée à une des personnes à côté de sa chambre. Rien, évaporée. Il s’était souvenu que c’était la période où elle était sensée aller voir son tuteur mais en vérifiant son dossier, Bill avait du admettre que c’était passé et qu’elle n’était pas allée le voir.
Soudain alors qu’il avait décidé de se lever pour aller fumer une cigarette et regarder les étoiles en grand romantique qu’il n’était pas, il entendit des pas feutrés, la personne qui marchait dans le couloir était pieds nus. « Encore des employés qui fricotent, super et toi t’es seul comme un concierge. », soudain, c’est sa propre porte qui émit un grincement et c’est les mêmes pieds qu’il avait entendu fouler le sol de manière discrète qui se glissèrent sous son drap. Ils étaient frigorifiés lorsqu’ils se posèrent sur sa jambe. La personne derrière lui émit un frissonnement, et l’odeur qui l’accompagnait ne pouvait pas la tromper. C’était Shoshana qui venait de se glisser dans son lit à minuit et des poussières. Il s’était bien endormi, mais au lieu de tomber sur un matin d’hiver il tombait sur l’objet de ses tourmentes. Peut être qu’il aurait préféré le matin à bien y réfléchir. Sa petite silhouette menue et fragile se colla contre lui, et il dut admettre qu’elle avait passé un sacré bout de temps dehors sans son manteau. L’envie presque irrépressible de se retourner et de l’enserrer jusqu’à qu’elle ait la même température corporelle que lui était tentante. Mais il ne le fit pas. Il était crispé comme jamais, aux aguets de chaque infime bruit, chaque geste, chaque odeur. Bill avait toujours eut les sens très développés et une grande mémoire olfactive et visuelle. Cela lui avait servi en cuisine mais aussi dans sa vie de tous les jours, notamment celui où on l’avait cambriolé (le peu qu’il avait) et qu’il avait retenu l’odeur pestilentielle du voleur et sa plaque d’immatriculation. Mais de toutes les saveurs, les odeurs qu’il avait apprise par cœur, il en connaissait une sur le bout des doigts, une qui avait le don de lui agacer le nez très rapidement et par la plus infime des quantités. L’odeur du sang. Shoshana puait le sang. L’inquiétude lui prit le cœur et remonta jusqu’à la gorge, l’envie de se retourner était on ne peut plus présente. « Ça ne doit pas être un rêve finalement si elle pisse le sang. », songea t-il, tendu comme un string de prostituée.
« Bill ? Tu, tu dors ? », la voix de la jeune femme était brisée, perdue. Elle cherchait une bouée, et elle avait peur, ça, c’était assuré. Que fallait t-il qu’il fasse ? Lui qui n’avait jamais été doué avec ce genre de choses. Fallait t-il qu’il évalue l’étendue des dégâts ?
De toute sa vie, Bill n’avait jamais autant douté.
WEAPON_ICONS; FRAGILEDAYLIGHT; NOTAWESICONS.
Shoshana Saxon ✩ crystal clear antagony, your soul is not the right for me, baby doll you're a porn soul.
Sujet: Re: CHAMBRE 18. - Il y a ces ombres derrière nous. Ven 20 Aoû - 16:23
by @ lj fragiledaylight; dizzy-mess.
Recroquevillée sur elle même, dans un lit bien trop grand pour elle, Shoshana peinait à s'endormir. Le bout de tissus enlacé entre ses doigts ne suffisait pas à calmer ses angoisses, et ses tremblements incessants. Elle avait peur. Peur qu'il revienne la voir pour la frapper de nouveau parce qu'elle n'avait pas ce qu'il lui demandait. La cocaïne lui coûtait de plus en plus cher, et sans accès direct à ses comptes, elle ne pouvait payer son dealer qui en réclamait toujours plus. Elle s'était excusée milles fois, promettant de ramener le fric dès qu'elle le pourrait, mais il avait préféré la frapper pour lui faire comprendre. Il lui avait ris au nez, alors que sonnée elle s'était cassée la figure, sur le sol froid de l'entrepôt. Tenir tête n'avait pas fonctionné, et sa vie était menacée, ce qui ne l'empêchait pas d'être en manque de cette saloperie qui la rongeait de l'intérieur. Elle leva doucement sa main dans la pénombre afin de toucher son visage marqué par les coups. Elle tressaillis sous le léger contact, et retira immédiatement ses doigts tachés de quelques goutes de sang. La scène s'était passée dans l'après midi, et dès son retour, elle s'était enfermée dans la chambre, sans en sortir. Elle ne s'était ni soignée, et n'avait prévenu personne. Surtout pas. Elle n'avait pas besoin qu'on soit encore plus dans son dos. Officiellement elle s'était rendue chez son tuteur, mais officieusement, c'était lors de ces rendez-vous fictifs qu'elle se rapprovisionnait; il fallait à tout prix qu'elle maintienne ce secret, au risque d'avoir de violentes crises et de se faire virer. Même lui ne le savait pas, et ne le saurait probablement jamais, elle tenait à ce qu'il reste en dehors de tout ça. Il ne connaissait pas cette partie là de son histoire, elle ne voulait pas être victime de son regard. Vivre dans sa bulle lui paraissait plus sur.
Pourtant, Bill lui avait manqué aujourd'hui, sa présence réconfortante à ses côtés, aurait pu lui faire du bien, mais elle était trop têtue. La brunette se retourna avec difficulté dans le lit, tandis que les larmes roulaient sur sa peau, en souvenir de cet homme la frappant. Elle ne parvenait pas à fermer les yeux sans le voir s'en prendre à elle encore et encore. Il avait gagné, jamais elle ne pourrait oublier qu'elle lui était redevable d'une forte somme, dont elle ignorait encore comment s'acquitter. Mais ce soir là, c'était juste trop pour elle, trop pour qu'elle puisse passer sa nuit seule. Alors doucement, elle se leva, habillée d'un tee-shirt immense, les cheveux sales en bataille, son visage faisait peine a voir, portant la souffrance. Timidement, elle s'était aventurée dans les couloirs sur la pointe des pieds, prenant soin de ne pas se faire remarquer, et elle s'était arrêté devant sa porte. Longtemps elle avait hésité, pour finalement rentrer dans la petite pièce qu'elle connaissait comme sa poche. Tout n'était que silence, mais il était là, allongé, sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration. Elle s'approcha sans bruit, et soulevant délicatement la couverture, elle se faufila à côté de lui. Immédiatement elle en fut apaisée, il avait ce pouvoir là sur elle. Il lui tournait le dos, ce qui ne l'empêcha pas de le détailler dans le noir, même quand il était assoupis il semblait toujours aussi calme et serein que lorsqu'il lui parlait. C'était une chose qu'elle aimait énormément chez son Bill. Elle mourrait d'envie de toute lui dire afin qu'il la console, mais elle craignait sa réaction. Le cri du cœur fut plus fort que la peur.
« Bill ? Tu, tu dors ? » Sa voix était plus chevrotante qu'elle ne l'aurait cru, et elle regrettait déjà. Aucune réponse. Elle ne voulait pas insister, et pourtant machinalement, elle vint se rapprocher de lui, passant un de ses bras autour de lui, comme elle le faisait avec son morceau de tissus déchiré. Le corps chaud de Bill contre sa peau froide la fit frisonner, mais c'était agréable. Ce geste lui semblait anodin, et pourtant il voulait déjà tout dire, mais elle ne pouvait mettre les mots dessus, ils étaient trop compliqués à formuler. Elle ferma les paupières, bien décidée à s'endormir, mais la douleur se faisait insistante, de même que ce besoin compulsif de vouloir parler avec lui. Quelques secondes, quelques minutes, peu lui importait, elle voulait juste entendre sa voix. Qu'il lui dise que tout irait bien, comme son frère aurait pu le faire. Elle se colla davantage, posant sa tête contre son dos, elle murmura tout bas. « J'ai si mal Bill. » Le simple fait de prononcer son prénom lui donnait la force de se battre, comme lui l'avait fait pour la tirer de l'eau où elle s'était noyée volontairement. B-i-l-l réunies étaient les quatre plus belles lettres au monde.
T. Bill Crakit NOT A HERO ☂ we are the beautiful ones. turn your backs to the cold winds.
Sujet: Re: CHAMBRE 18. - Il y a ces ombres derrière nous. Lun 23 Aoû - 14:56
Bill avait déjà aimé avant Shoshana, il était tombé amoureux d’une prostituée et d’une pétasse. Les deux femmes lui avaient pété son cœur qui devenait avec les années de plus en plus racorni. Et Bill avait détesté les femmes comme on déteste les brocolis. Il continuait de leur ouvrir les portes, de penser qu’on ne doit pas toucher une femme, et toutes ses conneries de gosse bien éduqué. Mais il n’avait plus jamais été le même. D’ailleurs, si elle n’avait pas débarqué dans sa vie comme un ouragan, il serait sûrement devenu un pauvre con aigri par les années et les merdes. Une connerie qu’on appelle destin en avait décidé autrement. Il pouvait le dire sans hésiter, il se serait paumé sans elle. Elle était son évidence, il était son sauveur. Il l’avait vu là, son noir sous les yeux comme si elle avait deux coquards, ses cheveux trempés, et son corps tremblant et maigre. Ca s’expliquait pas ce genre de truc. Mais une chose était sûre, ce qui ne s’était pas expliqué un moment était devenu un mot dans sa tête, un mot chargé d’émotions, qui voulait tout dire et rien dire à la fois. L’amour, une autre connerie mais celle-ci on ne pouvait qu’y croire. Lui qui pensait qu’il en avait fini avec ces babioles de vendeuses de poisson…ce n’était pas pareil cette fois ci. Shoshana sans même le savoir était devenu sa muse, il avait commencé à réécrire ses chansons pour ses beaux yeux ambrés. Dans la nuit noire, sa voix tremblait donc. Elle était effrayée, elle semblait dans une grande détresse. Et Bill était pris entre deux fronts. Devait t-il faire le mort à l’instar de l’opossum et attendre qu’elle se calme dans ses bras où se retourner et tenter de comprendre la raison de sa venue dans sa chambre à une heure aussi tardive et son absence de la journée ? Lorsqu’il s’exposa ce dilemme dans sa tête, il songea que la première alternative était celle d’un lâche.
Et Bill était beaucoup de choses. Mais pas un lâche. Sa dernière phrase « J’ai si mal, Bill. » le conforta dans son choix. Sa façon de prononcer son nom, comme si elle appelait le seigneur tout puissant alors qu’il n’était rien d’autre qu’un raté.
Doucement, comme quand on réveille la pluie, il prit la main glacée de Sosh et sans la blesser, sans la lâcher il se retourna. A ce moment précis, il aurait préféré manquer de couilles et ne s’être jamais retrouvé face à elle. Si c’était encore elle. Il comprit pourquoi elle avait dit qu’elle avait mal. Son visage n’était que souffrance, et la personne qui avait fait ça ne souffrait d’aucun préambule, d’aucune pitié. D’aucun principe. La respiration de Bill s’accéléra sous le coup de la colère et le silence devint plus pesant encore alors qu’il passait la main de la manière la plus douce qu’il pouvait sur le visage de Shoshana. « Putain de merde… » souffla t-il plus pour lui-même. « Qui a osé ? », encore pour lui-même. La jeune femme ne bougeait pas, aussi tendue que lui. La terreur tirait ses traits, et ses yeux ne pétillaient plus de la lueur de malice habituelle. Là, dans cette pièce, elle était en train de mourir sous son regard impuissant. Un élan de culpabilité vint terrasser les dernières fibres de joie ou d’espoir en lui, il aurait du être là. Il avait pour responsabilité personnelle de la protéger, c’était son seul putain de but dans la vie. Le seul truc qui le faisait se sentir utile, qui lui donnait envie de se lever le matin. S’il ratait ça, alors ça ne servait plus à rien de subsister. Si sa magnifique fatalité était touché, il l’était aussi. La question résonnait donc dans sa tête, en boucle, accompagnée de centaines d’autres qui n’avaient pas forcément beaucoup de rapports avec la situation (« Est-ce que le romarin se marie bien avec le thym ? ») mais il fallait mettre cela sur le compte du choc. Qui avait fait cela ? Qui avait osé la toucher ? Ce n’était pas un membre du pensionnat, cela était assuré, alors qui ? Quelqu’un qui provenait des rues et qu’elle avait côtoyé quand elle se droguait ? Ou alors. Quand elle se drogue. Peut être que malgré tout ce qu’elle avait dit, elle n’avait jamais cessé d’arrêter, qu’elle n’avait jamais cessé de se bousiller son petit corps de nymphe des vieux quartiers. Bill refusait d’y croire, elle ne lui aurait pas desservi un aussi gros mensonge sans broncher. Ce n’était pas possible.
Mais la question en elle-même n’était pas. Qu’elle ait recommencé à toucher à cette merde était une chose. Qu’elle se soit fait frappé pour cette merde en était une autre. Et si elle avait réellement recommencé ou non, pour l’instant il s’en fichait éperdument. Il ferait payer celui qui avait osé commettre cet acte délibéré de violence. Et quand il le regarderait dans les yeux, l’auteur des faits se pisserait tellement fort dessus qu’il inonderait toute la rue piétonne sur laquelle il se trouverait. Et que même un clochard ne voudrait plus de son pantalon.
« Shoshana Saxon. Je veux savoir qui t’a fait ça. », sa voix était contrôlée, froide, calculée. S’il se mettait en colère, il détruirait tout sur son passage et elle avait assez eu peur pour la journée, il ne voulait pas lui rajouter un énième lot de souffrances. Ses deux mains étaient toujours prises. L’une tenant celle de la belle brisée, l’autre lui caressant sans arrêt, machinalement les cheveux. Une boule se forma dans sa gorge. Il n’avait jamais eu autant envie d’arracher la vie à quelqu’un, et ce quelqu’un se prélassait dans les rues, en toute impunité.
Cela n’allait pas durer.
Shoshana Saxon ✩ crystal clear antagony, your soul is not the right for me, baby doll you're a porn soul.
Sujet: Re: CHAMBRE 18. - Il y a ces ombres derrière nous. Mar 31 Aoû - 16:52
Les yeux mis clos, Shoshanna respirait calmement, contemplant Bill à ses côtés. La lune qui s'était levé plus tôt, émergeait au travers de la fenêtre laissée entrouverte. A la faveur de l'obscurité, les plaies et les bosses sur son visage tendaient à disparaître, mais la douleur quant à elle était bien présente, beaucoup trop. Elle avait pris un peu de cocaïne avant de le rejoindre, histoire de faire passer cette histoire plus en douceur, mais c'était tout le contraire, elle ne parvenait pas à s'endormir, beaucoup trop angoissée. Elle ferma doucement les paupières, elle ne pouvait s'empêcher d'imaginer ce qu'il devait penser maintenant en la voyant se traîner jusqu'à lui dans le but d'être réconfortée. Il ne serait sûrement pas ému par ce geste d'ultime confiance qu'elle lui accordait. Il serait furieux contre elle quand il saurait la vérité. Il serait... déçu. Une légère chaleur émanait de sa main, alors qu'il l'avait prise dans la sienne, elle en fut réconfortée, il était bien là, à l'écouter. Elle craignait le face à face, presque sûre d'être incapable de lui mentir, et pourtant elle le devait, elle n'était pas prête à tout lui dire sur elle. Bill se tourna vers elle. Il se tenait à moitié dans la pénombre et la lumière blanche de l'astre blanc, projetait des motifs étranges sur sa peau. Elle avait envie de les toucher, de les dessiner du bout des doigts, mais elle n'en fit rien, tendue par la peur et la nervosité. Elle pensa à leur première rencontre. Il l'avait sauvé sans son accord, et elle lui en avait voulu des mois durant, mais peu à peu, il était devenu son unique point d'attache, une des seules raisons pour lesquelles elle voulait continuer de vivre. « Putain de merde… » La brunette resta silencieuse, incapable de parler, les mots ne venaient pas, elle était perdue. Il lui caressa doucement la joue, et elle ne sut dire si ce geste intime lui plaisait ou non, elle ne ressentait plus rien, vidée de tout, elle souhaitait juste qu'il l'a prenne dans ses bras, et qu'il lui dise que tout irait bien. Mais rien n'irait jamais bien, pas avec elle. Trop instable avait déclaré son tuteur des années auparavant, elle était comme un oiseau, incapable de vivre enfermée, elle n'appartenait à personne, et n'en faisait qu'à sa tête. « Qui a osé ? » De nouveau, elle baissa les yeux, refusant d'affronter son regard inquisiteur.
Le dialogue serait inévitable ce soir, il la questionnerait jusqu'à ce qu'il sache ce qu'il s'était réellement passé. Il était comme ça son Bill, toujours à vouloir aider les autres, mais parfois on avait pas envie d'être aidé, on cherchait juste un instant de réconfort, après une énième journée passée à se battre. Il ne pouvait pas comprendre. « Shoshana Saxon. Je veux savoir qui t’a fait ça. » Elle se crispa davantage, plus il lui demandait, plus elle se refermait sur elle, et dans le mutisme. Shoshanna n'était pas de celles qui passaient leur temps à étaler leur vie à qui voulait l'entendre, il fallait être patient avec elle, avant qu'elle n'ose raconter quelque chose de personnel. Comme un animal sauvage, il fallait l'apprivoiser. Bill avait un tant soit peu réussis, mais elle ne lui avait pas encore tout dit, et caché plusieurs anecdotes dont elle était peu fière. Elle hésita de longues minutes, et l'intensité de son regard l'a mit mal à l'aise, de même que ses gestes tendres. Elle s'éloigna, troublée, avant de répondre d'une voix morne mais pourtant dure. « Personne. » Il en faudrait plus pour le convaincre, ainsi se constitua t-elle un mensonge. « Je suis tombée dans les escaliers ce matin. Tu sais que je suis maladroite. » Elle lui sourit - avec les contusions cela ressemblait plus à une grimace -, mais ses mots avaient une résonance douloureuse. Elle espérait qu'il n'irait pas plus loin que ça, elle n'en avait définitivement pas besoin. Elle aurait aimé pouvoir se confier à Bill, tout lui raconter, mais c'était impossible. Il aurait aussi fallu lui révéler ses problèmes toujours actuels avec la drogue, tandis qu'elle prétendait le contraire quand il lui posait la question. C'était donc son secret. Il lui avait déjà demandé comment se passait les rendez-vous avec son tuteur, et elle s'était contenté de répondre qu'elle ne voyait pas où il voulait en venir, et que c'était confidentiel. Elle ne lui avait plus parlé pendant une semaine, afin de lui faire réaliser qu'il s'enfonçait un peu trop dans ce qu'elle appelait ses limites personnelles. « Je peux rester là juste pour cette nuit ? » Osa t-elle doucement, coupant court à tout éventuelle discussion. Elle mourrait d'envie de se reposer, mais lui seul pouvait lui apporter le calme nécessaire, elle avait bien trop peur toute seule. Dès fois que l'autre connard revienne la trouver dans la nuit, pour la presser de rembourser encore plus vite que prévu. A l'heure qu'il était, il devait déjà l'avoir suivie, et savoir où elle était logée, mais tant qu'elle restait entre les murs, il ne pouvait rien lui arriver. Du moins elle tentait de se le persuader. Elle frissonna, son coeur battait de plus en plus vite.
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